vendredi, août 22, 2008

Philippe Couillard ne devrait-il pas nous rembourser ?

En cette 3e semaine d'août 2008, tous les médias confirment que l'ancien ministre de la santé, le Dr. Philippe Couillard, va maintenant agir à titre de conseiller chez Médisys, une entreprise offrant des services divers dans le secteur de la santé.

Comment réagir autrement que de penser tant mieux pour lui mais tant pis pour nous. Car c'est nous tous, les contribuables, qui y perdons au change. Car voilà encore une fois un médecin spécialiste qui ne s'occupera plus de traiter des patients. Il va agir comme conseiller auprès d'investisseurs ou que sais-je. Mais il ne fera plus de clinique ni de chirurgie.

Ce n'est pourtant pour cela qu'on lui a payé ses études (les frais de scolarité ne représentant au Québec qu'une infime partie du coût réel des études en médecine à l'Université, on peut dire que c'est la société qui paie leurs études). Vous me direz que cela fait belle lurette qu'il n'opère plus, toutes ces années passées au Parlement n'ont pas guéri personne.

D'ailleurs, il est de moins en moins évident que le Ministre de la Santé doive être lui-même médecin. À voir les résultats du passage de Dr. Jean Rochon (c'est lui qui est à l'origine des problèmes de pénurie de personnel dans les hoîtaux) et le cafouillis dans lequel se retrouve le CHUM sous le Dr. Couillard qui tenait semble-t-il à le construire dans le bas de la ville, on aurait probablement été mieux servi par des administrateurs

Raison de plus pour dénoncer cet état de fait.

Entendons-nous bien. Il ne s'agit pas de faire ici le procès d'un individu en particulier mais plutôt d'utiliser l'occasion du départ du Dr. Couillard pour en faire un cas d'espèce. Car il semble y avoir de plus en plus de disciples d'Hyppocrate qui "défroquent" pour se lancer en affaires, que ce soit dans l'administration de cliniques ou autres commerces de tous genres.

Résultat, il en reste de moins en moins pour nous traiter. Et parmi les nouveaux (surtout les nouvelles) plusieurs ne veulent plus faire autant d'heures que leurs prédécesseurs. On les comprend, sauf que ça ne règle pas notre problème.

C'est pourquoi on devrait envisager d'obliger les medecins qui ne font pas assez de médecine pour que cela représente un véritable retour d'ascenseur, de rembourser en totalité les sommes investies par la société dans leur formation.

On serait encore perdant, mais un peu moins. Payer pour aider des jeunes à devenir des médecins soignants, d'accord. Mais leur farcir des années d'université pour qu'ils aillent ensuite faire autre chose, je ne marche plus.

jeudi, août 21, 2008

trollybus vs tramway

Je ne peux pas croire que certains dirigeants qui se targuent d'avoir une vision progressiste de l'avenir proposent de ramener les tramways dans les rues de Montréal.

Il faut avoir vécu cette époque et les avoir utilisé quotidiennement pour savoir que ce n'est pas une chose à faire. D'ailleurs, comment pourrais-je oublier le soupir de soulagement que tous les montréalais ont poussé quand on leur a annoncé la disparition de ces nuisances publiques de nos rues vers la fin des années '50 ?

Évidemment, la grande majorité de ceux qui en prônent le retour n’en ont pas enduré les inconvénients assez longtemps pour être en mesure de faire la part des choses. Et comme ils préfèrent aller voir ailleurs (de beaux voyages aux frais de la Reine) au lieu de tirer profit de l'expérience des ainés qui pourraient les conseiller, ils tirent leurs conclusions à partir de l'expérience de villes européennes qui n'ont jamais les bancs de neige qu'on a à Montréal en février, presque chaque année.

Or l'expérience a démontré que ce réseau de "tracks" incrustées dans l'asphalte présentent de sérieux inconvénients à plusieurs niveaux et peuvent être responsables de maints accidents.

Ainsi par exemple, ces rails de métal s'avèrent aussi glissantes qu'une pelure de banane pour un pneu d'auto au freinage par temps pluvieux ou, pire encore, lorsqu'elles sont remplies de gadoue (french canadian slotch) ou tout simplement enneigées.

De plus, pour une ville qui se dit favorable aux cyclistes, sachez que ces balafres dans le bitume s’avèrent des rainures dangereuses quand une des roues du bicycle s’y prend (des tonnes de blessures).

Et de toute façon, je ne pourrai jamais oublier combien ces damnées véhicules peuvent devenir des nuisances publiques qui s’enfilent et s'immobilisent les uns derrières les autres dès que le moindre obstacle (accident) leur bloque le passage. Car il faut bien réaliser que contrairement aux trollybus (il y en avait une ligne dans les années '50 sur le rue Beaubien à Montral), les tramways sont incapables de contourner quelque obstacle que ce soit qui survient sur leurs ‘tracks’ parce qu'ils en sont prisonniers.

Qu’on veuille économiser de l'argent, réduire l’usage du pétrole et assainir l’air, d'accord ! Mais qu’on ne revienne pas à ces anciennes erreurs.

Le trolleybus offre tous ces avantages, les inconvénients ci-avant énumérés en moins. Pour tous ceux qui ne savent pas de quoi ça a l'air, le journal La Presse en publiait une belle photo pour illustrer un billet de François Cardinal (La Presse, 21 juin, 2008, page A26).

Comme ce dernier est beaucoup moins connu ici, il va de soi que les gens ne soient pas en mesure d’en comparer les mérites. D’où l’accueil favorable à l’idée du tramway qui ne supporterait pas la comparaison si l’autre était mieux connu.

lundi, mars 17, 2008

J'ai eu honte dans le Vieux Montréal

La semaine dernière, j'ai amené des amis américains visiter le Vieux Montréal. Il faut dire qu'ils y tenaient beaucoup. D’ailleurs, ils arrivaient de Québec où ils avaient séjourné quelques jours.

Comme ils avaient été enchantés de marcher dans ce quartier fort sympathique qu'est le petit Champlain, d'y magasiner et aussi d'y goûter la cuisine de chez nous, ils espéraient poursuivre ce dépaysement en "style de vie québécois" comme ils s'amusaient à me dire, dans le Vieux Montréal.

Première différence d’avec la vieille capitale, ils n’ont pu trouver à se loger à un prix abordable dans le Vieux Montréal, les quelques hôtels contactés y étant hors prix. Je les ai donc rejoints à leur hôtel sur la rue St-Hubert en avant-midi, ce qui me laissait amplement de temps pour leur faire voir le quartier, quitte à ce qu'ils y retournent d'eux-mêmes par la suite.

Heureusement, il ne faisait pas trop froid, on pouvait donc marcher. On s'est d’abord avancé un peu sur la jetée, assez loin pour voir les patineurs et apprécier la belle vue de l'horloge et du fleuve. Mais le vent frisquet a vite fait de nous faire virer de bord.

On est entré se réchauffer dans l'édifice du Marché Bonsecours où ils ont vu plusieurs boutiques offrant de belles choses présentées avec goût. Bref, la visite commençait plutôt bien. Mes amis appréciaient et j'en étais ravi.

des bric-à-brac

De là, on a marché vers l'ouest sur la rue St-Paul. Ouf!, quel gâchis! Laissez-moi vous dire que j'ai eu honte au cube pour reprendre l'expression de mes arrières-petits-fils, si j'en avais !

Tout d'abord, entre la Place Jacques-Cartier et la rue St-Laurent, j'ai eu la désagréable impression de me retrouver au royaume de la quétainerie, entouré de bric-à-brac de pacotille et de pseudo-souvenirs du même acabit que ceux qui avaient fait la réputation "bas de gamme" du Old Orchard des années '60.

Je ne les ai pas comptés mais il doit y en avoir au moins une dizaine de ces horreurs. Et ils vendent tous les mêmes kétaineries, chandails et catins "made in Hong Kong", des toutous et des "sauvages avec des plumes" ou des mocassins en cuir de peau de fesses plastifiées, venant de je ne sais où.

Si au moins, elles étaient cachées. Mais non. Toutes ces choses qu'on qualifie habituellement de "cochonneries" sont placardées dans les vitrines, à la vue de tous les passants. Et en autant qu’on puisse voir à l'intérieur, le tout est accroché du plafond au plancher avec moins d'élégance que des étals de marché aux puces.

La laideur et le mauvais goût consommés!

Ce triste spectacle est d'autant plus désolant que ces shops aux étalages disgracieux jouxtent des établissements de qualité qui mériteraient meilleur voisinage, qu'il s'agisse de restaurants, de boutiques ou de galeries d'Art. Inconcevable, inacceptable.

Franchement, est-ce là l'image qu'on veut présenter aux visiteurs qui se rendent dans le Vieux Montréal, attirés par la publicité qui les invite à découvrir nos racines ? Assurément pas. Nous ne sommes pas un ramassis de la société des nations. Et qu’on ne vienne surtout pas prétexter l'ouverture transculturelle à l'altérité alors qu’il s’agit tout bonnement d’un manque de fierté et de classe.


et les repas

Et comme si ce n'était pas assez, la restauration y est à l’avenant. Nos amis espéraient poursuivre leur expérience de la "cuisine québécoise" si bien amorcée à Québec. Oui, il y en a effectivement quelques établissements intéressants, avec de bonnes tables, mais ils se font rares.

Normalement, compte tenu de notre histoire, il me semble qu’on devrait y trouver des restaurants québécois, des English et des Irish Pubs et de la nourriture amérindienne.

Or ce qui saute aux yeux quand on est sur Place Jacques-Cartier, c'est une orgie d'affiches de hot-dogs, pizza, pogo, fallafel et wraps de toutes sortes.

Puis, en moins de cinq pâtés de maisons, on a vu de tout, des restaurants grecs, portugais, italien, japonnais et indien. De tout finalement, sauf des mets de chez nous. Aucun établissement qui ose afficher de la soupe aux pois, des fèves au lard ou de la tourtière, même pas en formule "fast food", pas plus que des cretons ou un pudding chômeur, etc.

Comprenons-nous bien. Je n'ai rien contre ces mets de cuisine étrangère. Je régale volontiers d'un couscous merguez ou d'un cari au poulet, et j’apprécie fréquenter ce genre de restaurants.
Mais ils n'ont pas leur place dans le Vieux Montréal.

On pourra crier au snobisme, à l'élitisme ou à la xénophobie, je réagis plutôt au nom de la plus élémentaire fierté et de la dignité minimale qui veut qu'on commence par se respecter assez pour éviter de se vendre aux plus opportunistes mercenaires.

Remarquez, il ne s’agit pas d’en vouloir aux marchands qui ont eu la perspicacité de flairer la belle affaire pendant que nos cons-seillers pro-pseudo et para-gouvernementaux qui se prélassent à commander des études pour se justifier de ne pas prendre position, de peur de se faire accuser de manquer d'accommodements raisonnables, ne sont pas foutus de faire respecter le caractère québécois du lieu.

Et voilà maintenant que des Monsieur à cravate de l’hôtel de Ville de Montréal (voir article d’Éric Clément dans La Presse du 15 mars 2008) envisageraient d’en faire un mail piétonnier. Non mais, savent-ils seulement de quoi ils parlent ?

Je gage qu'à part avoir vu le projet sur papier, il y en a pas un seul qui a conscience de la piteuse image qu’offre la rue St-Paul. De grâce, ça fait assez pitié comme cela, n’allez pas inviter les gens à y déambuler avant d’avoir réglé ce problème d’image. Même les Bougons avaient plus de fierté que cela.

jeudi, février 07, 2008

les ados. ne sont plus des enfants

Pourquoi, diable, des adultes diplômés, donc supposément intelligents et au fait des choses de l’esprit, s’obstinent-ils à utiliser le mot « enfant » pour désigner des jeunes qui ont plus d’une douzaine d’années ?

Ça prend pas la tête à Papineau pour savoir que rendu à 12, 14 ou 16 ans, l’insulte suprême pour un jeune, c’est qu’on s’adresse à lui comme un enfant.
Alors, faudrait pas s’attendre à ce qu’ils apprécient bien gros ceux qui les désignent comme tel. Si quelqu’un cherchait une façon de nuire à la bonne communication, on pouvait difficilement trouver mieux.


Ces gens-là ont-ils perdu la mémoire ?
Il me semble qu’on se souvient tous combien on trouvait ça humiliant quand nos parents nous disaient (surtout si c’était devant nos amis)
- «Je veux que tu sois rentré à 9 heures»
Ça nous mettait en… !
- «C’est pas juste, ça n’a pas d’allure ! Je ne suis plus un enfant».
On regimbait, on chialait, on se débattait comme un diable dans l’eau bénite


A cet âge-là, on veut déjà voler de nos propres ailes et on ressent chaque contrainte parentale comme une atteinte à notre autonomie. Souvenons-nous combien qu’on trouvait ça injuste, pour ne pas dire insultant !


Alors, imaginez ce que les jeunes se disent dans leur for intérieur quand ils entendent de soi-disant «grandes personnes» pleines de condescendance (comme l’ex-juge Ruffo et ses semblables) ou même tout simplement les Ministres de l’Éducation et autres experts quand ils parlent « des enfants à l’école ».


Hey, wake up ! Quand un ou une jeune en est rendu à en taxer d’autres, à voler pour se payer des trips ou de porter des strings pour séduire et faire des blowjobs (même si c’est pas pour de mauvaises raisons), ce n’est plus brillant de référer à eux en disant « les enfants ».
Remarquez que les vrais délinquants y trouvent leur compte puisqu’ils en profitent, assurés qu’ils ne seront pas traduits en justice chez les adultes. Une vraie farce !


Tout ce que cela fait, c’est vous couvrir de ridicule et enlever au monde des adultes le peu de crédibilité que d’autres essaient tant bien que mal d’y ramener.