jeudi, août 21, 2008

trollybus vs tramway

Je ne peux pas croire que certains dirigeants qui se targuent d'avoir une vision progressiste de l'avenir proposent de ramener les tramways dans les rues de Montréal.

Il faut avoir vécu cette époque et les avoir utilisé quotidiennement pour savoir que ce n'est pas une chose à faire. D'ailleurs, comment pourrais-je oublier le soupir de soulagement que tous les montréalais ont poussé quand on leur a annoncé la disparition de ces nuisances publiques de nos rues vers la fin des années '50 ?

Évidemment, la grande majorité de ceux qui en prônent le retour n’en ont pas enduré les inconvénients assez longtemps pour être en mesure de faire la part des choses. Et comme ils préfèrent aller voir ailleurs (de beaux voyages aux frais de la Reine) au lieu de tirer profit de l'expérience des ainés qui pourraient les conseiller, ils tirent leurs conclusions à partir de l'expérience de villes européennes qui n'ont jamais les bancs de neige qu'on a à Montréal en février, presque chaque année.

Or l'expérience a démontré que ce réseau de "tracks" incrustées dans l'asphalte présentent de sérieux inconvénients à plusieurs niveaux et peuvent être responsables de maints accidents.

Ainsi par exemple, ces rails de métal s'avèrent aussi glissantes qu'une pelure de banane pour un pneu d'auto au freinage par temps pluvieux ou, pire encore, lorsqu'elles sont remplies de gadoue (french canadian slotch) ou tout simplement enneigées.

De plus, pour une ville qui se dit favorable aux cyclistes, sachez que ces balafres dans le bitume s’avèrent des rainures dangereuses quand une des roues du bicycle s’y prend (des tonnes de blessures).

Et de toute façon, je ne pourrai jamais oublier combien ces damnées véhicules peuvent devenir des nuisances publiques qui s’enfilent et s'immobilisent les uns derrières les autres dès que le moindre obstacle (accident) leur bloque le passage. Car il faut bien réaliser que contrairement aux trollybus (il y en avait une ligne dans les années '50 sur le rue Beaubien à Montral), les tramways sont incapables de contourner quelque obstacle que ce soit qui survient sur leurs ‘tracks’ parce qu'ils en sont prisonniers.

Qu’on veuille économiser de l'argent, réduire l’usage du pétrole et assainir l’air, d'accord ! Mais qu’on ne revienne pas à ces anciennes erreurs.

Le trolleybus offre tous ces avantages, les inconvénients ci-avant énumérés en moins. Pour tous ceux qui ne savent pas de quoi ça a l'air, le journal La Presse en publiait une belle photo pour illustrer un billet de François Cardinal (La Presse, 21 juin, 2008, page A26).

Comme ce dernier est beaucoup moins connu ici, il va de soi que les gens ne soient pas en mesure d’en comparer les mérites. D’où l’accueil favorable à l’idée du tramway qui ne supporterait pas la comparaison si l’autre était mieux connu.

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